Présents tout au long du Paléolithique supérieur, les signes constituent un témoignage remarquable de l’expression abstraite de ses sociétés. Souvent méconnus, surtout par rapport à la thématique animale, ils représentent néanmoins la majorité des représentations, dans l’art mobilier comme dans l’art pariétal.
Au sein des grottes en particulier, les signes offrent une large diversité de formes, des plus simples comme les points ou les traits, aux plus élaborées, notamment autour de formes géométriques comme les quadrilatères. Ces signes suivent le plus souvent des structures identifiables et répétées, tout en offrant une variabilité interne, parfois se déclinent de manière isolée sous une forme à la limite du champ figuratif. Ils illustrent ainsi de véritables conventions formelles, manifestement objet de reconnaissance ou d’identification pour les groupes humains, particulièrement au sein des grottes.
Les signes les plus élaborés, en particulier, y présentent en effet des constructions singulières, et suivent des distributions qui varient dans le temps et dans l’espace.
La diversité de leur structure comme de leur emprise géographique, ou chronologique, notamment pendant les derniers millénaires du Paléolithique supérieur où certains sont attachés à des territoires circonscrits, conduit à s’interroger sur leurs fonctions respectives : marqueurs de territoires, de cultures, d’individus?
Notre communication a pour objet d’illustrer la répartition des signes et motifs dans l’espace franco-cantabrique paléolithique, et de discuter de la diversité de leur fonction au sein de la sphère iconographique paléolithique, notamment par l’analyse du traitement graphique qui leur a été réservé.
Auteur :
Eric Robert, Chercheur associé :
UMR 7041 ArScAn Nanterre équipe Ethnologie préhistorique
UMR7194 MNHN équipe Comportements des Néandertaliens et des Hommes anatomiquement modernes replacés dans leur contexte paléoécologique