Programme de soutien aux femmes scientifiques en Ukraine

16.01.2025

Une synergie franco-ukrainienne pour l'excellence en recherche et la parité dans les sciences

Une initiative stratégique pour le progrès scientifique portée par le poste diplomatique de Kyiv

L’agression militaire à grande échelle contre l’Ukraine depuis février 2022 a profondément impacté le paysage scientifique du pays. Les chercheuses ukrainiennes font face à des défis considérables : destruction des infrastructures de recherche, déplacements forcés, perte de financements, et instabilité permanente. Ces obstacles sont exacerbés par les rôles familiaux souvent amplifiés en temps de crise, réduisant encore davantage les opportunités de poursuivre des travaux de pointe.

Le programme Femmes en Science, initié par l’Ambassade de France en Ukraine, est une réponse concrète à ces problématiques. Il vise à soutenir les chercheuses ukrainiennes en leur offrant des conditions optimales pour continuer leurs recherches, tout en renforçant la coopération scientifique entre la France et l’Ukraine. En décembre 2024, 8 chercheuses ont été accueillies dans des laboratoires français de renom, leur permettant de surmonter ces défis et de contribuer à l’avancée des sciences dans des domaines stratégiques.

Ce programme s’inscrit dans un double dynamique : renforcer l’excellence scientifique et promouvoir des collaborations internationales durables entre l’Ukraine et la France. En explorant des domaines aussi variés que les nanomatériaux, les neurosciences, la physique des matériaux ou l’intelligence artificielle, les participantes ont non seulement contribué à l’avancée des connaissances, mais également posé les bases d’une coopération scientifique pérenne.


Les chercheuses et leurs contributions scientifiques

 

Yuliia Khokhlova

Lors de son séjour au I2M, Université de Bordeaux (8-21 décembre 2024), Yuliia Khokhlova a travaillé sur les alliages de magnésium biocompatibles destinés à des applications biomédicales. En utilisant des techniques avancées de nanoindentation, elle a optimisé les propriétés mécaniques de ces matériaux pour développer des implants résorbables. Ces travaux ont une importance capitale pour la reconstruction des infrastructures de santé en Ukraine, où les besoins en dispositifs médicaux avancés sont accrus par les blessures de guerre. En France, ces recherches enrichissent les avancées biomédicales, particulièrement dans la conception de matériaux innovants pour des applications cliniques.

 

Oleksandra Vinnichenko

Au Laboratoire de Mathématiques de Bordeaux (IMB) (1-14 décembre 2024), Oleksandra Vinnichenko a approfondi ses travaux sur les cohomologies et les représentations des groupes, avec des applications en cryptographie et en algèbre computationnelle. Ses recherches contribuent à renforcer la sécurité des systèmes numériques, un enjeu crucial pour l'Ukraine en temps de guerre, face aux cyberattaques et à la protection des données stratégiques. En France, elles enrichissent le domaine de la cryptographie et ouvrent des perspectives de collaboration dans des projets européens axés sur la sécurité numérique.

 

Andriiana Plakosh

Andriiana Plakosh, également accueillie à l’IMB (1-14 décembre 2024), a exploré les structures algébriques appliquées à la géométrie computationnelle. Ses travaux, en lien avec l’expertise française, permettent de modéliser des solutions mathématiques pour des problématiques complexes. Ces avancées peuvent être utilisées pour optimiser des simulations dans les reconstructions d'infrastructures en Ukraine. En France, elles contribuent à renforcer les applications mathématiques dans des secteurs tels que la science des données et l’ingénierie avancée.

 

Inna Shkurat

Au I2M, Université de Bordeaux (8-21 décembre 2024), Inna Shkurat a exploré l’application des réseaux neuronaux pour le contrôle non destructif des matériaux. Ses travaux offrent des solutions innovantes pour détecter les défauts dans les structures métalliques, un domaine essentiel pour l'Ukraine où les infrastructures et les équipements industriels endommagés par la guerre nécessitent des diagnostics rapides et fiables. En France, ces recherches trouvent des applications dans les industries aéronautiques et automobiles, contribuant à améliorer la durabilité et la sécurité des structures.

 

Mariia Chernykh

À Bordeaux Neurocampus (8-21 décembre 2024), Mariia Chernykh a mené des recherches sur les mécanismes neuronaux de la perception spatiale et les effets du stress chronique. Utilisant des technologies avancées comme l’électroencéphalographie (EEG), elle a exploré les impacts psychologiques de la guerre sur le cerveau humain. Ces travaux ont une utilité directe en Ukraine pour le traitement des troubles post-traumatiques des populations affectées par le conflit. En France, ils enrichissent les connaissances sur les mécanismes du stress, avec des applications dans les domaines des neurosciences et de la santé mentale.

 

Kristina Gusakova

Kristina Gusakova, accueillie à l’ISM, Université de Bordeaux (9-20 décembre 2024), a développé des matériaux hybrides organiques-inorganiques poreux pour la dépollution et la valorisation du CO2. Ces travaux ont des implications cruciales pour l’Ukraine, où la gestion des sols contaminés par des activités militaires et industrielles est un enjeu environnemental majeur. En France, ces recherches contribuent à la lutte contre le changement climatique en proposant des solutions innovantes pour la capture et la réutilisation du dioxyde de carbone.

 

Halyna Mykhailova

Au CRPP, Université de Bordeaux (8-21 décembre 2024), Halyna Mykhailova a travaillé sur les nanocomposites à base de carbone pour des applications biomédicales et énergétiques. Ces matériaux présentent un potentiel élevé pour des dispositifs médicaux et énergétiques durables. En Ukraine, ces recherches peuvent accélérer le développement de technologies de pointe dans le domaine médical et améliorer l’accès à des solutions énergétiques innovantes dans un contexte de crise. En France, elles renforcent les collaborations dans le domaine des nanotechnologies.

 

Oksana Datsko

À l’INRAE Nancy (1-14 décembre 2024), Oksana Datsko a mené des travaux sur la bioremédiation des sols contaminés par des métaux lourds, une problématique exacerbée en Ukraine par les destructions de guerre. Ses recherches apportent des solutions écologiques pour la restauration des terres agricoles, essentielles à la sécurité alimentaire du pays. En France, ces travaux enrichissent les initiatives en agriculture durable, en proposant des techniques innovantes pour la gestion environnementale des sols.


Impact scientifique et avancées technologiques

1. le renforcement des capacités scientifiques des chercheuses ukrainiennes
Chaque chercheuse a bénéficié de l’accès à des infrastructures de pointe et à des méthodologies avancées. Cela a permis de renforcer leurs compétences techniques tout en introduisant des approches novatrices dans leurs travaux respectifs.

2. L’émergence de collaborations internationales
Des discussions pour formaliser des partenariats bilatéraux, tels que des protocoles d’entente entre l’Institut de Soudure Électrique de Kyiv et les laboratoires français, ont été initiées. Ces collaborations promettent de consolider les échanges académiques et de développer des projets conjoints dans des programmes comme Horizon Europe.

3. Des avancées scientifiques utiles pour les deux pays
Les travaux réalisés, notamment dans le domaine des nanomatériaux et de l’intelligence artificielle, ont un impact direct sur les secteurs stratégiques des deux nations. En Ukraine, ces recherches favorisent la reconstruction des capacités scientifiques et industrielles. En France, elles enrichissent les connaissances et renforcent la position des laboratoires français dans des domaines de pointe.

4. La valorisation de la parité dans les sciences au service de plus d’égalité
En intégrant des chercheuses dans des réseaux scientifiques d’excellence, le programme contribue à combler l’écart de genre dans les STEM, tout en inspirant les générations futures à poursuivre des carrières scientifiques.


Les perspectives et la pérennité des échanges scientifiques.

Le programme Femmes en Science constitue un modèle de coopération scientifique et humaine. Il démontre qu’en dépit des défis posés par la guerre, il est possible de produire des avancées scientifiques significatives et de renforcer la résilience des communautés de recherche.

À travers des collaborations renforcées, une visibilité accrue des chercheuses ukrainiennes et un impact direct sur la recherche en Ukraine et en France, ce programme vise à incarne une diplomatie scientifique à la fois ambitieuse et inclusive. Les bases posées en 2024 ouvrent la voie à une coopération pérenne et équitable, avec l’espoir que l’édition suivante puisse se tenir dans une Ukraine en paix.

 

Merci à vous qui vous intéressez aux activités récentes de l’Institut français d’Ukraine. Depuis sa réouverture, le 1er septembre 2022 et avec une équipe réduite, l’IFU a adapté ses activités et ses missions prioritaires. Avec le lycée français Anne de Kiev et avec le réseau des Alliances françaises en Ukraine, Il demeure au service de notre diplomatie d’influence dans ce pays. Je vous propose donc de parcourir ces quelques pages pour découvrir les projets menés à bien durant cette première année de guerre, nos activités, nos partenaires, nos réussites mais également nos difficultés. L’IFU est actuellement le seul institut culturel étranger accueillant du public en Ukraine. C’est aussi une manière pour nous de soutenir ce pays dans sa résistance à l’agression.
Merci de votre visite.

 

Olivier JACQUOT
Conseiller culturel – Ambassade de France en Ukraine
Directeur de l’Institut français d’Ukraine


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