18.09.2015
« Des confins d’empires à l’exil : penser la diaspora arménienne par le clivage », conférence d’Anouche Kunth
L’Institut français d’Ukraine et le Centre de la culture visuelle poursuivent, avec cette conférence, le cycle « Migrations, identités, territoires » conçu et réalisé en collaboration avec le Centre d’études franco-russe (CEFR).
C’est au début des années vingt que les Arméniens deviennent une communauté inscrite dans le paysage français. Le monde arménien en exil est composite, c’est un trait particulièrement affirmé dans les premiers temps de l’installation en France où l’origine des uns (Arméniens de l’ancien Empire ottoman) et des autres (Arméniens de Russie) serait la source d’importantes différenciations. L’histoire de l’exil des réfugiés arméniens ayant appartenu naguère aux élites de l’Empire tsariste s’est écrite sur fond de révolution d’Octobre (1917) et de soviétisation du Caucase (1920-1921). C’est ce groupe qui est l’objet de l’étude d’Anouche Kunth.
L’insertion de ces réfugiés dans un nouvel ordre administratif, celui de la République française n’a pas été facile. Un même réfugié « arménien » pouvait être répertorié par l’administration française comme Russe, Caucasien ou Arménien.
Un dernier temps de réflexion se penchera sur la réélaboration, dans l’exil, d’un projet collectif. Il s’agira de montrer combien les élites issues du Caucase ont travaillé à résorber les frontières internes au monde arménien — de sorte qu’un idéal de fusion nationale finisse par l’emporter sur la pluralité des héritages impériaux.
Chargée de recherche au CNRS, Anouche Kunth est historienne. Après avoir reçu une formation de médiéviste en histoire byzantine, enseigné en lycée et réalisé des documentaires radiophoniques pour France Culture, Anouche Kunth a mené à bien une thèse à l’EHESS sur l’exil en France d’Arméniens originaires du monde russe et soviétique (à paraître en 2015 chez Alma Éditeur). Auteur, avec Claire Mouradian, des Arméniens en France. Du chaos à la reconnaissance, Toulouse, L’Attribut, 2010.
Mardi 22 septembre à 19h
Centre de la culture visuelle
44, rue Glybotchitska, 1er étage
Entrée libre
Avec traduction consécutive en ukrainien