22/10 - 4/11
Galerie Triptych
13, rue Dessiatynna
Entrée libre
« The Kievianer » est composé d’une série d’affiches sur les battements de coeur de la capitale ukrainienne, réalisées selon la technique du collage propre au travail des Braty. Ces oeuvres réunissent des photographies de symboles de Kiev et de l’Ukraine, des reproductions de livres datant des XVIIIe et XIXe siècles, d’authentiques instantanés de la vie ukrainienne et des aquarelles.
L’alliance d’une esthétique rétro et de techniques modernes – nécessaires à l’assemblage des différents éléments – donne le sentiment d’une synergie entre les époques. Ca n’est pas seulement la perception de l’histoire qui s’en trouve modifiée mais aussi et surtout notre propre lien avec cette histoire. Tout en poursuivant leur travail d’interprétation sur la forme – spécifique à leur travail, les Braty veillent à ne pas altérer le sens.
La chronologie importe peu à Ivan et Vassily dans la mesure où elle n’implique rien d’autre qu’une hiérarchie. Ils préfèrent utiliser des marqueurs de différentes époques pour faire émerger dans leurs collages le caractère intemporel des « communautés » kiévienne et ukrainienne.
Dans cette série, Ivan et Vassily donnent vie à la pierre, au marbre, aux fresques. Les motifs héroïques ou religieux sont empreints d’une présence humaine ordinaire – un visage, une main, un sourire. L’approche chronologique, trop artificielle, est écartée. Le procédé nous aide à désacraliser et à repenser notre relation avec une figure majeure telle que celle de la princesse Olga ou avec un lieu tel que la colline Saint-Vladimir et, par extension, avec la terre ukrainienne. Par ce biais, les Braty expriment la profonde transformation opérée au sein de la population depuis novembre dernier entre un phénomène initial de distanciation par rapport aux événements et une adhésion pleine et entière. Les images se révèlent aussi simples qu’authentiques.
Dans le regard des frères Kostenko, Kiev est une ville magnifique. Elle n’est certes pas idéale – elle n’échappe pas à la fumée des pneus, aux couleurs sombres, aux regards tristement inclinés des icônes. Mais on y croise des personnes de bon sens, les époques et les topographies s’y emmêlent, et, plus que jamais, se révèle une certaine réalité ukrainienne. Au final, les différents motifs convoqués par les Braty donnent l’assurance d’une force tranquille permettant de croire que, oui, tout ira bien.
Production : Francky Blandeau